Partager la publication "L’application Femm au cœur du scandale anti-contraception"
La célèbre application permettant de gérer sa fertilité d’une manière naturelle est au cœur d’un nouveau scandale. Femm serait, selon The Guardian, financée en majorité par une organisation caritative anti-contraception et anti-avortement.
La contraception, certains sont pour, d’autres sont contres. Mais lorsque l’une des principales applications permettant de gérer la fertilité des femmes est financée par une organisation anti-contraception, la situation devient problématique.
400.000 utilisatrices gérant leur fertilité au quotidien
L’application Femm, c’est avant tout 400.000 utilisatrices qui gèrent leur fertilité au quotidien. Selon la Présidente de la Fondation éponyme, l’application s’inscrit dans une volonté de développer la recherche d’informations relatives à la fertilité, et à diffuser à large échelle les connaissances de santé en la matière.
Un scandale révélé par The Guardian : Femm financée par Chiaroscuro
C’est le célèbre média anglophone qui a révélé la nouvelle : l’organisation Femm, qui développe l’application du même nom, serait financée par la fondation Chiaroscuro, à hauteur de 1,6 million d’euros. Cette dernière est connue pour son engagement caritatif catholique, et s’impose notamment sur le refus du droit à l’avortement et à la contraception.
Or, compte tenu du nombre d’utilisatrices de l’application Femm, il est légitime de se demander si les données qui sont indiquées par le logiciel correspondent vraiment à la réalité, ou si ces dernières sont proposées selon une volonté de refuser toute contraception et d’avoir recours à l’avortement. Dans ces circonstances, la volonté de l’application ne poserait pas problème, mais c’est l’information donnée au grand public qui serait à la source du scandale.
Des travaux scientifiques très précis au service de l’application Femm
Malgré ce scandale né outre manche, la fondation Femm affirme que son application repose sur des données scientifiques très précises. Selon la PDG Anna Halpine, il s’agirait même de travaux scientifiques « de pointe ». Lorsqu’on s’intéresse aux chiffres, le taux d’échec des méthodes naturelles pour gérer sa fertilité est de l’ordre de 30 à 40%, selon l’OMS. Ces chiffres paraissent ainsi particulièrement élevés lorsqu’on pense que le taux d’échec d’une pilule contraceptive est d’environ 9% et que celui d’un stérilet est d’1%.
Une mauvaise communication sur les risques encourus ?
Reste à savoir dans cette histoire de quelle manière les femmes s’approprient l’application Femm. Les méthodes naturelles permettant de gérer sa fertilité, qui y sont proposées gratuitement, sont-elles à la hauteur de leurs attentes ? Les utilisatrices de l’application sont-elles au courant des risques de grossesse encourus lors de l’utilisation de méthodes naturelles ? C’est probablement ce qui dans cette affaire inquiétera le plus les médias publics, qui tenteront alors de savoir si l’information donnée aux femmes est véritablement conforme à ce qu’elles peuvent en attendre.