Free avait présenté il y a environ deux mois un projet de rachat de T-Mobile US, qui n’est ni plus ni moins que le quatrième opérateur téléphonique américain. La firme de Xavier Niel ambitionnait d’acquérir 56.6% des parts du groupe, soit 33 dollars par action. La proposition a été jugée trop faible par le conseil d’administration de T-Mobile, notamment de Deutsche Telekom, propriétaire de 66% des actions de l’entreprise.
Free bloqué à la frontière du pays de la liberté
Le rêve américain de Xavier Niel l’avait pourtant poussé à revaloriser sa proposition commerciale, originellement de 15 milliards de dollars. Une contre-offre déposée jeudi dernier culminait à 18 milliards de dollars pour 67% du capital de T-Mobile. Le groupe Illiad, la maison-mère de Free présidée par Niel, comptait s’appuyer sur le soutien de deux fonds d’investissement dont un souverain, probablement Qatari. Une des explications de ce refus de Deutsche Telekom est l’offre officieuse de l’opérateur US Sprint, qui était prêt à ce porter acquéreur de T-Mobile moyennant 40 dollars par action, ce qui est bien supérieur aux 33 dollars proposés par Free.
Deutsche Telekom redoute surtout une perte de sa capitalisation boursière en cas de vente de T-Mobile. Celle-ci est évaluée à cinquante milliards d’euros et pourrait chuter de vingt milliards et passer derrière son concurrent français Orange. Qui plus est, la croissance de T-Mobile ne bénéficierait pas de l’apport de Free d’après la firme allemande.
A défaut de percer le marché américain, Xavier Niel et Free auront au moins eu le mérite de dévoiler officiellement au monde leurs ambitions supranationales. Et une belle capacité à réunir banques et investisseurs pour financer un projet de près de quarante milliards de dollars. Un sacré Crowdfunding…
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