SFR-Numericable ne digère pas le refus de Bouygues Telecom

L’opérateur SFR-Numericable regrette le refus du rachat de la filiale de Bouygues Telecom. Altice, la maison mère de SFR, a présenté les détails de son offre, qu’elle considère comme solide. 

Après les explications de Martin Bouygues, quant au refus du rachat de Bougues Telecom, c’est au tour du groupe de Patrick Drahi de se manifester. Dans un communiqué de presse lancé jeudi soir, SFR-Numericable présente les détails de son offre. Une manière de contrer les arguments avancés par Bouygues Telecom ?

La guerre des télécoms n’est pas finis…

L’offre que Patrick Drahi a proposé à l’opérateur « valorise Bouygues Telecom à 10 milliards d’euros au minimum, soit environ 15 fois l’Ebitda » (le résultat brut d’exploitation en 2015). Le financement était de l’ordre de 9 milliards, avec une option permettant à Bouygues Telecom de bénéficier d’un milliard en cash. Sinon, il pouvait choisir la même somme en titres SFR-Numericable avec un bonus éventuel à horizon de trois ans. A l’argument de Martin Bouygues, concernant la solidité de son financement, SFR-Numericable assure qu’il était  «intégralement assuré et sécurisé» auprès de BNP Paribas.

Pour la question de l’emploi, Altice affirme que les emplois des salariés de Bouygues Telecom auraient été maintenus dans les mêmes conditions, malgré le rachat. Il s’était aussi engagé à ne pas supprimer d’emploi avant 2017.

Le gouvernement était peu enclin à un tel rapprochement. SFR-Numericable a donc tenté de rassurer, en expliquant continuer les investissements, en particulier pour la fibre. Mais aussi en assurant « participer pleinement à l’appel d’offres sur les fréquences 700 Mhz« .

Le groupe de Patrick Drahi pointe du doigt un autre problème : Bouygues Telecom n’a pas cherché à « obtenir la moindre précision ou explication sur son offre avant la présentation à son conseil d’administration« . Il y apparemment eut peu d’échange entre les deux entreprises. En témoigne l’unique rencontre que Patrick Drahi a eu avec Martin Bouygues en janvier dernier. Même en renchérissant à 10 milliards et en passant un accord avec Free, SFR-Numéricable n’a pu conclure son marché. On comprend que la pilule soit difficile à passer…