Attentats à Paris : récit d’une soirée Presse au Stade de France

Nous n’avons pas l’habitude de prendre la parole sur ce genre de sujet. Mais aujourd’hui, nous avons envie (et besoin?) de vous faire vivre ce qu’on a vécu au plus près de l’horreur et de vous expliquer pourquoi nous continuons nos publications habituelles.

Hier soir, nous étions invités par Archos pour assister au match amical, France-Allemagne, au Stade de France . Parmi plusieurs blogueurs , on assistait à une rencontre de football plaisante.

A un moment donné, nous avons entendu une déflagration . Entre inquiétude et amusement, on ne savait pas trop comment réagir face à ce bruit violent qui raisonnait dans l’enceinte. Il est assez commun d’entendre des pétards dans des stades de football. C’est pour cette raison que nous nous sommes pas inquiétés outre mesure .

Quelques minutes plus tard, nous avons entendu une deuxième déflagration. Même si le personnel de sécurité commençait à s’activer, nous gardons notre calme. Coupés des informations par le traditionnel réseau mobile saturé du Stade de France, nous ne prenons pas conscience de la gravité de la situation. Deux hommes viennent de se faire exploser à proximité du stade …

Heureusement, on n’était pas tout à fait coupé du monde. Si on n’arrivait pas à capter internet sur nos mobiles, on pouvait recevoir des SMS . Après la mi-temps, on commence à recevoir des informations au compte gouttes. On comprend donc que les bruits que nous avions entendu , n’étaient pas des simples pétards.

Certains spectateurs essayent de sortir de l’enceinte, mais le stade est fermé. En haut de chaque tribune, les grilles sont fermées le temps de sécuriser la zone. Pour éviter tout mouvement de panique, le match s’est déroulé normalement. Aucune annonce du speaker, les joueurs faisaient leur job, le personnel de sécurité ne disait rien. Une scène assez surréaliste quand au même moment on nous annonce une prise d’otages au Bataclan et plus de 40 morts .

Mais cette rétention d’informations était nécessaire pour éviter un mouvement panique des quelques 80 000 spectateurs du Stade de France. Une scène que nous avons malheureusement vécue à l’issue de la rencontre. Alors que tout le monde s’empressait de fuir les lieux après avoir pris connaissance des dramatiques événements, le public s’est scindé en deux. Une troisième explosion vient de se produire sur le chemin entre le stade et le RER B . Alors que certains se sont réfugiés sur la pelouse du Stade de France, des milliers de personnes courent dans les rue de Saint Denis pour s’éloigner le plus rapidement possible des lieux.

Finalement, après la soirée Presse la plus étrange que nous avons connue, nous sommes tous rentrés dans nos foyers. Nous tenons à souligner, une nouvelle fois, l’égoïsme des chauffeurs de taxi lors de cet événement .  Notamment celle du chauffeur qui nous a ignorés alors qu’il était libre et que nous lui faisions signe qu’on avait besoin d’aide.

Nous tenions remercier les équipes d’Archos qui se sont assurés que tous les blogueurs soient sain et sauf.

Que faire ?

Dans ce genre de situation, les sites spécialisés ont deux choix : suspendre leurs publications par respect de l’état d’urgence ou continuer à publier normalement . Nous avons fait ce dernier choix. Comme vous, on se laisse happer par les chaines d’informations. Mais on trouve qu’il est nécessaire de proposer une information alternative. Pour ne pas céder à la panique générale, il faut débrancher. Cela ne sert à rien, de suivre les informations à la minute sur les réseaux sociaux ou dans les médias. C’est un gros n’importe quoi comme le montre cet article de desintox du Monde.

Nous pensons bien entendu à toutes les personnes touchées de près ou de loin par ces événements et nous présentons tout notre soutien .