D’après les recherches des spécialistes en sécurité lituaniens, les smartphones Xiaomi embarqueraient un système de censure en son sein. Le système aurait la possibilité de bloquer des mots clés. Dans son droit de réponse, le constructeur chinois se défend assurant qu’elle ne bloquera jamais les habitudes de ses usagers.
Bien avant le début de cette polémique, les relations diplomatiques entre Lituanie et Chine n’étaient pas au beau fixe. Les diplomates des deux nations ont étés rappelés dans leurs pays suite à des tensions autour de l’île de Taïwan. Vilnius reconnaît l’indépendance de la nation alors que Pékin revendique la propriété du territoire. La tension devrait encore monter d’un cran avec les nouvelles accusations du ministère de la Défense lituanien. Selon des experts en cybersécurité, les téléphones Xiaomi auraient la capacité de censurer des phrases allant contre les intérêts du gouvernement chinois.
De son côté, Huawei a aussi apporté une réponse officielle :
« Huawei a toujours adhéré au principe d’intégrité, respecté les lois et réglementations des pays et régions du monde où notre entreprise opère, et considéré la cybersécurité et le respect de la vie privée comme la plus grande des priorités.
Huawei a une très grande expérience en matière de cybersécurité dans plus de 170 pays et régions et s’est occupé de plus de 3 milliards d’utilisateurs. Les données ne sont jamais traitées à l’extérieur des produits Huawei. Huawei agit en toute transparence lorsque la collecte de données est nécessaire et les conserve le moins de temps possible et ce dans le but d’améliorer la personnalisation et l’expérience utilisateur.
Au sujet de l’utilisation des données des smartphones Huawei, l’AppGallery collecte et traite uniquement les données nécessaires pour permettre aux utilisateurs de rechercher, installer et gérer les applications tierces et ce de la même manière que les autres boutiques d’applications du marché. Petal Search et AppGallery ont été certifiées par l’organisme European Privacy Seal pour leur respect du RGPD.
Huawei procède à un test de sécurité pour s’assurer que l’utilisateur puisse uniquement télécharger des applications qui soient sûres et fonctionnelles sur les appareils Huawei Mobile Services. Nous respectons les lois dans chaque pays et région dans lesquels nous opérons et nous portons la plus grande des attentions à nos clients, partenaires et à tous ceux qui utilisent nos technologies. »
Xiaomi se défend de toute censure sur ses smartphones, Huawei aussi accusé
Avant de progresser plus loin dans la rédaction de ce papier, l’équipe de MeilleurMobile a contacté Xiaomi France. Bien entendu, face à de telles accusations, la marque a fait valoir son droit de réponse dans le communiqué suivant :
« Les appareils de Xiaomi ne censurent pas les communications à destination ou en provenance de ses utilisateurs. Xiaomi n’a jamais restreint ni bloqué, et ne le fera jamais, les comportements personnels des utilisateurs de ses smartphones, tels que la recherche, les appels, la navigation sur Internet ou l’utilisation de logiciels de communication tiers. Xiaomi respecte et protège pleinement les droits légaux de tous les utilisateurs. Xiaomi se conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne. »
En effet, si les accusations portées par Vilnius sont vraies, alors le constructeur se mettrait à défaut du RGPD. Au regard du rapport émis hier, c’est tout un système de censure activable à distance qui serait mis en place sur les téléphones de la marque. Huawei serait aussi concerné puisque les experts lituaniens auraient déniché une faille de sécurité sur le P40 5G. Seul OnePlus est épargné par le rapport émis.
L’outil de censure détecté pourrait s’activer à distance
Les ingénieurs en question ont décortiqué le Mi 10T 5G où ils ont déniché au sein du téléphone tout un système de censure au sein du système MIUI. Les smartphones ont ainsi la capacité de détecter des phrases comme « Free Tibet » ou encore « Indépendance de Taïwan ». Cette fonction est désactivée pour les produits vendus au sein de l’Union Européenne, mais selon le rapport, elle peut être déclenchée à distance.
Au sein de cette étude de 32 pages, Xiaomi serait aussi accusé de surveiller les données chiffrées de ses usagers. Le Mi 10T 5G épluché aurait envoyé ces informations sur un serveur à Singapour. L’ensemble est résumé dans le schéma ci-dessous. Le ministère lituanien de la défense recommande de ne plus acheter de smartphones chinois sur le territoire européen.