Quatre jours après le démantèlement de la plus grande plateforme française du darkweb, trois hommes suspectés d’animer ce dernier, ont été mis en examen.
Les trois hommes sont soupçonnés d’être les principaux « animateurs techniques » du forum French Deep Web-Market (FDW-M), « la plus importante plateforme du darkweb francophone », selon les autorités spécialisées. À noter que les termes « darkweb » et « darknet » désignent la partie cachée d’internet, à laquelle on accède seulement via des logiciels, des configurations ou des autorisations spécifiques.
Âgés de 44, 32 et 23 ans ils ont été présentés dimanche 16 juin à un juge d’instruction puis mis en examen pour « complicité de trafic de stupéfiants, de vente et d’achat d’armes de guerre et de munitions en réunion, d’escroquerie et de fourniture de faux documents administratifs ».
Les faits suivants leur sont également reprochés, « mise à disposition d’équipements spécialement conçus pour commettre des atteintes à des systèmes de traitement automatisé de données (STAD) » et « entente formée en vue de commettre des atteintes aux STAD ».
Il s’agit d’infractions douanières. C’est donc la cyberdouane de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) qui ont d’abord conduit les investigations. La direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) s’est ensuite saisie de l’affaire, sous l’autorité du parquet de Paris.
Parmi les 3 suspects, deux sont actuellement incarcérés. Le premier est en détention provisoire est le second est en attente d’un débat différé devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Il statuera sur le prolongement de la détention. Par ailleurs, aucune information n’a encore été dévoilée au sujet du troisième suspect.
« La plus importante plateforme du darkweb francophone »
L’enquête sur le forum FDW-M, débutée en 2018 par la DNRED, a suivi son court en silence durant 18 mois, pour finalement mener au « coup de filet » de la nuit de mercredi à jeudi dernier.
En effet cette enquête de longue haleine a permis le démantèlement d’un grand carrefour de la vente illégale d’armes, de drogues et faux papiers, affirme le parquet de Paris dans un communiqué.
Cette même source ajoute que la FDW-M aurait permis la mise en relation de près de « 6000 utilisateurs et 750 vendeurs de drogues, d’armes, de faux papiers, de coordonnées bancaires et d’outils de piratage informatique ».
Il s’agirait dont de la fin d’une très vaste enquête qui a porté ses fruits.